Réponse et tentative d’analyse de l’émission 7/10 de France Inter du 18 juin, lien ici : https://www.youtube.com/watch?v=bN52Qvst3fU&t=7s

Les invités de Nicolas Demorand étaient Mathieu Flonneau et Céline Scornavacca
Cette émission censée porter un regard éclairé sur la place du vélo dans notre société, n’a pas simplement « viré » à la caricature. Dès ses premières secondes, elle a manifesté une orientation idéologique, comme préméditée.

Tout dans sa construction , le choix des mots, le ton adopté, et une mise en scène du débat , a contribué non pas à éclairer un enjeu de société, mais à orchestrer un procès à charge contre le vélo, mais plus encore contre ce qu’il incarne de subversif, de populaire, de non conforme à l’ordre contemporain. 

Nous avons réagi à cette émission dans deux articles publiés sur notre blog : Les Vélos Marin Martinique, car choqués par l’ironie constante du présentateur, l’absence de contextualisation, et le traitement désinvolte d’un sujet pourtant central pour la transition écologique, et l’égalité d’accès à la mobilité. Mais ce qui frappe le plus, rétrospectivement, douze jours après cette émission, ce n’est même plus le contenu déjà largement problématique : c’est l’absence totale de réaction. À ce jour , aucun média. Aucun relais associatif majeur. Aucun appel à discussion. 

Le silence médiatiques

Que cette émission n’ait suscité aucune réponse dans l’espace public est en soi un symptôme grave. Car si une émission de radio nationale s’était autorisée le même ton désinvolte, les mêmes moqueries, les mêmes biais implicites à propos d’un autre sujet social ou écologique sensible , comme , la pauvreté, l’immigration, ou le dérèglement climatique , elle aurait provoqué une vague de critiques, de contre-discours. Elle aurait été prise au sérieux, interrogée, remise en cause. Mais le vélo , et plus encore le vélo populaire , semble encore, aujourd’hui, exclu de la sphère des sujets « sérieux ». Il reste perçu comme secondaire .

Dans cette émission de France Inter, même si cela n’a jamais été dit, c’est bien du cycliste populaire dont il a été question, de ceux qui utilisent le vélo par nécessité, souvent faute d’autres moyens. À Paris comme ailleurs, beaucoup de gens pédalent parce qu’ils n’ont pas le choix : simplement pour se déplacer sans s’endetter dans une voiture. Ce vélo-là n’est pas un loisir ni un geste écologique volontaire, mais une solution de survie, une stratégie quotidienne d’adaptation à un monde inégal.

Et c’est précisément pour cela que les attaques de cette émission sont aussi violentes. Parce qu’en se moquant du vélo, en le traitant avec désinvolture, en insistant sur sa supposée « violence », sa « déchéance », l’émission ne fait pas que critiquer un mode de transport. Elle ridiculise, implicitement, une partie de la population déjà vulnérable, souvent invisible aussi dans les médias. Elle s’attaque aux plus fragiles, sans même les nommer, en les résumant à une caricature. Pire encore : ce type de vélo et ceux qui le pratiquent sont souvent accusés, dans l’opinion comme dans les discours médiatiques, d’être eux-mêmes responsables de leur marginalité. On leur reproche d’être encombrants, dangereux, d’ignorer les règles. On les soupçonne d’arrogance, et d’incivisme. Et cela alors même qu’ils subissent des conditions de circulation souvent indignes, qu’ils n’ont aucun espace protégé, qu’ils risquent leur vie chaque jour pour traverser la ville ou se rendre au travail.

Ce mécanisme est très courant dans nos sociétés , au lieu de remettre en cause un système injuste, on fait porter la faute à ceux qui le subissent. Et le cycliste populaire est aujourd’hui la cible idéale de ce renversement symbolique. Il est à la fois invisible dans les grandes décisions politiques, et facilement stigmatisable dans les discours publics. Il est à la merci des voitures, des infrastructures inadaptées, du mépris social. Mais au lieu d’être protégé, il est souvent perçu comme un trouble-fête, un problème à régler. Mais ce que l’on oublie trop souvent, c’est que le système dans lequel ces cyclistes évoluent est déséquilibré. Dans un monde pensé pour la voiture, ce ne sont pas les cyclistes qui imposent un rapport de force , c’est l’automobile qui l’impose partout, en permanence. 

Ce sont ses normes , sa vitesse, sa masse, son bruit, sa logique de l’espace , qui dictent les règles du jeu. Ce sont elles qui conditionnent l’organisation des villes, la hiérarchie des modes de transport, les imaginaires sociaux de la mobilité et même beaucoup plus ! 

Les politiques publiques censées promouvoir la « mobilité douce » restent souvent prisonnières de cet imaginaire automobile. Elles parlent de sécurité, de pistes cyclables, de cohabitation, mais elles ne remettent que très rarement en question la place centrale de la voiture dans nos vies et dans nos infrastructures. Elles cherchent à aménager des marges, des espaces à la périphérie du système, sans toucher à son cœur. Ainsi, tant que l’on ne s’attaque pas à cette matrice automobile dominante, le vélo populaire restera marginalisé. Et les cyclistes qui le pratiquent, au lieu d’être reconnus pour leur courage, leur sobriété, leur résilience, continueront d’être méprisés. C’est cela que l’émission a révélé, sans le vouloir un mépris de classe enracinée dans nos représentations collectives. Une mépris que personne ne dénonce, parce qu’il semble normal, évident, et allant de soi, cette normalité est précisément ce qu’il faut interroger. Ce que nous considérons comme normal aujourd’hui , la domination de la voiture, le mépris des mobilités douces pour ne pas dire pauvres, l’invisibilisation des choix contraints , est en réalité le symptôme d’une société malade. D’une société qui a oublié que la mobilité est simplement un droit, et non pas un privilège. Et que chaque personne, quel que soit son mode de déplacement, mérite le respect, la sécurité, la reconnaissance.

Le vélo : un bouc émissaire

Même si des comportements agressifs existent à vélo, comme partout ailleurs, ce n’est pas “le vélo” qui en est la cause. C’est le climat social, le stress de la survie, l’isolement, le mépris, en un mot , l’ordre automobile, qui nourrissent cette agressivité. Ce sont les rapports sociaux tendus, la précarité, la pression constante. Ce que certains appellent « violence cycliste » n’est en réalité que le symptôme d’un déséquilibre plus profond. Car le cycliste, en particulier le cycliste populaire, n’évolue pas dans un espace neutre. Ce que cette émission de radio révèle, souvent malgré elle, c’est l’inconscient collectif de la société automobile. Car il ne s’agissait pas vraiment du vélo, mais de la voiture. Ou plus exactement, de sa défense implicite.

Cette défense ne s’est pas exprimée de manière directe. Elle s’est manifestée à travers les voix des intervenants, les silences, les postures, les non-dits, le ton du présentateur. Tout, dans l’émission, semblait parler à la place de l’automobile. Mais sans que personne n’en soit vraiment conscient.

C’est là qu’intervient un phénomène bien connu en psychologie sociale : la dissonance cognitive. En l’occurrence, apparaît lorsqu’une personne se veut favorable au changement , par exemple en faveur de la transition écologique ou de la réduction de la voiture , mais que ses habitudes, son mode de vie, et surtout sa manière de penser, restent profondément ancrés dans l’ordre automobile. Ce décalage provoque une gêne intérieure. Pour la résoudre, sans se transformer en profondeur, l’individu rationalise : il reporte la faute sur autrui. Ici, sur le cycliste. On le présente comme arrogant, dangereux, excessif… pour éviter de remettre en question sa propre responsabilité.

Le résultat, c’est une société où beaucoup disent vouloir du changement, mais peu sont prêts à en assumer les conséquences. Où l’on célèbre l’ouverture d’une piste cyclable, mais où l’on s’irrite à la moindre attente derrière un vélo. Où l’on encourage la sobriété , mais surtout, chez les autres. Dans ce climat, le vélo, surtout lorsqu’il est populaire, libre, non marchandisé, devient une menace . Une menace inconsciente, mais réelle. Car il incarne une autre manière de vivre , qui dérange, parce qu’elle n’a même pas encore été intégrée dans l’imaginaire. Il faut le dire clairement, ce n’était pas un débat que nous avons entendu dans cette émission. C’était un réflexe de défense. Une résistance spontanée face à tout ce que le vélo populaire représente.

La Normalisation du Mépris

Le plus tragique, c’est que cette agression , qui aurait été immédiatement reconnue comme telle si elle avait visé d’autres groupes sociaux , est passée sans la moindre réaction. Un silence généralisé des médias dominants a entouré ce qui, pour nous, constitue pourtant un événement significatif. C’est là que réside toute la gravité de la situation , une émission de service public, s’en prenant de manière implicite à un groupe social déjà marginalisé les cyclistes populaires , n’a suscité aucune contestation notable. Aucune prise de position, aucun relais médiatique, aucune parole publique. Rien, mais il y a eu de nombreux commentaires spontanés laissés en ligne, dont la sincérité et la lucidité méritent, elles, d’être soulignées.

Pourtant, si ce même ton avait été adopté à l’égard d’autres groupes , personnes migrantes, en situation de handicap, bénéficiaires des minimas sociaux, ou même certains automobilistes dans d’autres contextes , il y aurait probablement eu une indignation notable. Les dénonciations auraient fusé, et le débat aurait été relancé avec force.

Cette absence de réaction révèle une chose intéressante , une hiérarchie tacite des sensibilités collectives, qu’on s’autorise à tourner en dérision dans l’espace public. Et manifestement, le vélo ne fait pas partie des réalités que l’on s’interdit de mépriser. Et cette émission en est la preuve. Elle a véhiculé une violence symbolique, mais habilement enveloppée dans l’humour. C’est précisément parce qu’elle jouait sur l’ironie, la dérision, le ton léger, qu’elle a pu passer sans éveiller l’alerte. C’est cela, le vrai danger , la normalisation du mépris. Une violence douce, presque invisible, mais profondément révélatrice d’un système qui refuse de se transformer. Ce système est porté, parfois de bonne foi, par des journalistes, des experts, des citoyens engagés, souvent sincèrement préoccupés par les questions écologiques. Mais inconscients de leur propre rôle dans la perpétuation d’un ordre ancien. Ils évoluent dans un cadre de pensée qui les dépasse. Et défendent sans le vouloir les privilèges et les logiques mêmes qu’ils croient parfois remettre en question, au nom d’une prétendue neutralité.

L’Absence de Réaction, un Déni Collectif

Ni les grandes rédactions écologistes, ni les associations influentes pourtant engagées dans les mobilités durables n’ont réagi. Rien. Ou presque. À l’exception des quelque 270 commentaires spontanés laissés sous la vidéo YouTube , ou plus encore éparpillés, perdus dans les réseaux sociaux ou cette vidéo a été partagée. Ce silence ne peut être interprété comme une simple omission. Il constitue, à lui seul, un signe fort, un refus , plus ou moins conscient , de reconnaître qu’il y avait là matière à débat, et surtout à indignation.

Pourtant, la lecture des réactions en ligne révèle une autre réalité, bien plus vivante, bien plus tranchée. On y observe une fracture nette , d’un côté, les défenseurs de l’ordre routier établi, pour qui la voiture reste une norme quasi sacrée. De l’autre, des citoyens lucides souvent indignés qui perçoivent clairement l’injustice à l’œuvre. Ils dénoncent l’hypocrisie des discours officiels et le mépris symbolique dont le vélo fait l’objet. Ces commentaires ne relèvent pas de l’anecdote. Ils témoignent d’un malaise profond. Ils montrent que beaucoup de personnes ont compris, intuitivement ou explicitement, ce qui s’est joué dans cette émission : Que le vélo populaire, loin d’être un détail secondaire ou un sujet léger, agit comme un révélateur des fractures sociales, des rapports de pouvoir dans l’espace public et de notre capacité , ou incapacité à imaginer un autre modèle de société.

L’invisibilisation répétée : notre exemple

Ce silence fait écho à ce que nous avons vécu avec l’initiative associative les Vélos Marin Martinique. Quatre années d’action gratuite, populaire, éthique. Et en 2025, la destruction presque totale de l’initiative par hostilité institutionnelle. Le bailleur nous expulse, aidé par la mairie et la police municipale. notre assureur La MAIF nous abandonne, disant : « c’est politique ». Nous avons été réduits au silence. Exactement comme le traitement médiatique du vélo : avec mépris. Ce que nous avons tenté de construire , une autre vision de la mobilité, plus humaine , n’a pas trouvé de relais.

Avec Humour, Mais d’une grande brutalité !

Le vélo populaire dérange, non pas parce qu’il est encombrant, lent ou dangereux, mais parce qu’il symbolise avec force une autre manière de vivre. Une autre façon de se déplacer, d’occuper l’espace public, d’exister. C’est précisément pour cela qu’il provoque autant de crispation : il rend visible ce qu’ un inconscient collectif de notre société voudrait invisibiliser. En Martinique, en Guadeloupe, et ailleurs dans le monde entier , on observe des cyclistes qui, chaque jour, prennent de vrais risques pour affirmer leur simple droit à circuler. On les voit sur des routes étroites, sinueuses, dangereuses, sans aménagements prévus, contraints de s’imposer physiquement. Ces cyclistes ne sont pas des militants ou issus d’une classe populaire , parmi eux, il y a aussi des sportifs, parfois de milieux aisés, qui font le choix du vélo. Leur démarche renforce un message essentiel : ce n’est pas une question de statut social, mais de présence, d’incarnation, de droit à la citoyenneté.

Leur posture, souvent perçue comme « arrogante » ou « provocante », n’est en réalité que la condition minimale de leur survie. Car s’ils se faisaient petits, s’ils longeaient humblement les trottoirs déjà dangereux pour eux , s’ils demandaient la permission d’exister à force de prudence, de politesse, et d’effacement … croyez-vous vraiment que tout rentrerait enfin dans l’ordre ? Non. Ce serait au contraire une catastrophe éthique que l’histoire ne pardonnerait pas : l’effacement, la soumission du plus faible, l’abdication silencieuse d’un mode de vie fragile, mais digne.

Le vélo, surtout lorsqu’il est populaire, doit littéralement se battre pour être vu, reconnu, respecté. Cette lutte est physique, directe, quotidienne , aux Antilles comme à Paris, dans toutes les grandes villes. Le cycliste n’a d’autre choix que de créer un rapport de force, de prendre sa place, dans la rue, dans la circulation. Cette situation, justement, révèle l’immaturité du débat public , ou plutôt, l’absence même de débat autour du vélo. Une immaturité inquiétante, alimentée par un romantisme simplificateur, une grande ignorance, et une incapacité persistante à intégrer une dimension éthique dans l’analyse.

Car ce dont il est question ici ne relève pas de la technique. Ce n’est pas avec des pistes cyclables ou des campagnes de sensibilisation que l’on résoudra cette situation. Ce n’est pas un problème d’aménagement, mais un problème de regard. Un problème de représentation. Une hiérarchie invisible entre les modes de vie, où le vélo sort perdant et sali. Cette hiérarchie ne se contente pas de reléguer le vélo au second plan. Elle le dénigre. Elle le dégrade dans l’imaginaire collectif, comme on souille une idée. Le simple vélo devient alors l’emblème d’un monde que l’on refuse de voir , un monde sans puissance, sans vitesse, sans capital. Il incarne la lenteur, la fragilité, l’effort juste , autant de réalités que notre société n’a plus la sagesse d’être, d’exprimer, de partager. Et ce rejet agit par glissements successifs , par ironie, par mépris feutré, par indifférence. Ce n’est pas une attaque. C’est une désactivation. Une dévalorisation diffuse, un effacement progressif, et insidieux. C’est notre difficulté à penser le vélo comme un droit, non pas comme une alternative sympathique ou écologique, mais comme une nécessité vitale pour beaucoup et une possibilité de transition pour tous. Le vélo mérite respect, même pour ceux qui l’envisagent comme une solution transitoire avant des solutions de technologies futures, souvent illusoires.

L’émission de France Inter est un exemple emblématique. On y parle du vélo comme d’une anomalie, d’un phénomène marginal. On n’y voit pas ce qu’il incarne, ce qu’il est profondément cette fissure , une tentative d’exister autrement. Le vélo populaire, loin d’être un détail anecdotique, est une clé essentielle pour comprendre les contradictions de notre époque. Et si l’on refuse de le voir, c’est peut-être parce qu’il nous oblige, tous, à remettre en question nos certitudes, nos privilèges, nos habitudes, et même notre manière implicite de fonctionner et de penser.

Conclusion : Un Aveuglement Collectif et une Défaite Imminente

L’émission 7/10 de France Inter ne doit pas être perçue comme une simple erreur de parcours, un incident isolé ou une maladresse médiatique. Elle incarne au contraire un état d’esprit collectif profondément enraciné. Elle révèle, par sa forme même, à quel point la culture automobile continue de dominer tous les imaginaires, y compris ceux de ceux et celles qui prétendent penser autrement.

Ce n’est pas un détail : même l’historien des mobilités invité ce jour-là, et censé apporter de la nuance, de la hauteur et de l’analyse, n’a pas remis en question notre logique contemporaine. Il n’a pas interrogé la place centrale de la voiture dans nos vies, nos villes, notre système économique. Au contraire, il a exprimé une mise en garde contre le fait que le vélo puisse un jour devenir majoritaire. Comme si cette idée était trop radicale. Comme si le simple fait d’imaginer un monde post-automobile était déjà une menace. Ce constat révèle qu’y compris chez les intellectuels, les journalistes et les spécialistes, il existe une forme d’aveuglement partagé. Un attachement inconscient à la continuité, à ce que l’on connaît déjà. C’est un refus diffus, mais puissant, de penser autrement , de remettre en cause ce qui structure nos vies, nos habitudes, nos villes , de regarder en face ce que le vélo populaire révèle , l’épuisement d’un modèle.

Car nous vivons un moment critique, un moment où il est encore possible de faire autrement. D’inventer d’autres modes de vie, d’autres équilibres, d’autres façons d’habiter le monde. Mais ce moment est fragile. Il exige du courage, de l’honnêteté intellectuelle, de l’éthique et de la lucidité. Pourtant, ce que nous avons constaté après cette émission, c’est un silence assourdissant. Un silence qui n’est pas neutre, qui est lui-même une prise de position. Car ne pas réagir face à une injustice, c’est accepter qu’elle continue. Ne pas contester, c’est consentir. Ce n’est plus seulement une faute individuelle : c’est une défaite collective, de civilisation.

Il est temps de le dire clairement : si nous continuons à ignorer le vélo populaire, à le mépriser, à le caricaturer ou à le reléguer à la marge, nous passerons à côté de l’essentiel. Nous échouerons dans notre projet de transition. Nous trahirons ceux qui, déjà, vivent autrement, souvent sans le vouloir, mais avec dignité et vitalité.

Les vélos Marin Martinique le 30/06/2025